C’était l’une de ces journées incertaines de Nairobi, où le ciel oscillait entre des nuages légers et un soleil peu convaincant. Communque nous avons pris la route, non vers des zones fuori città mais vers la zone urbaine. Et puis c’était un jeudi, un jour qui n’était point un jour du vagabondage. Il faut toutefois être aussi capable d’adapter son emploi du temps face à des urgences. Parce qu’urgence il y avait et c’était celle de découvrir ce jadis faubourg éloigné du centre-ville.
L’objectif était de voir et de constater avec nos yeux le caractère à la fois sauvage et chic de ce quartier historique de la capitale kényane. Aussi nous voulions respirer de l’air frais après avoir respiré les fumées toxiques, malgré nos masques (corona oblige), que dégageaient les Matatu de la ville. En effet Karen procure l’air frais et les rues respirent le calme. Notre aventure, pourtant, nous conduisit dans une forêt urbaine, non loin du musée Karen Blixen. Je me faisais faussement l’idée que les forêts et les parcs se situaient seulement en dehors de la ville.
Sur la plaque il était écrit : The Oloolua Nature Trail. Nous n’avons pas résisté à nous aventurer dans cette forêt urbaine, double dose d’air frais, nous nous dîmes. J’étais vraiment stupéfait par l’armature de cette forêt. Non parce que je n’ai pas l’habitude des forêts. Celle-ci, avait une architecture particulière : des sentiers escarpés, des escaliers faites de planches afin de pouvoir parcourir la forêt ; tout en bas coulait une rivière. Incroyable en plein Karen, coulait une rivière.
Nous avons suivi le cours de la rivière qui nous conduisit vers une chute incroyable. Rocher noir, rafale d’eau, et une minuscule rapide, puis la rivière qui reprend son cours vers je ne sais où. La chute était particulière avec ses eaux claires. La rapidité des rafales lui donnait une apparence de neige qui coulait le long des rochers avant de s’échoir dans le réceptacle pour rejoindre la rapide et continuer son cours.
Pas seulement la chute d’eau mais aussi une cave qui s’allonge sur des dizaines de mètres. A l’intérieur c’était l’obscurité totale. Mais de l’intérieur, on entrevoit l’extérieur comme le bout d’un tunnel et la vue était stupenda. Cela donnait une sensation du genre Frank McGuire dans Sanctum.